Le psychotraumatisme et les psychothérapies

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La psychotraumatologie : définition

La psychotraumatologie traite des diverses formes de psychotraumatisme qui touchent la personne de manière immatérielle ou d’une manière pas ou peu organique.

Elle se distingue ainsi d’une traumatologie organique, suite à des accidents, des maladies ou autres causes qui touchent principalement le corps, pathologies qui peuvent être prises en charge par des disciplines comme la chirurgie, la kinésithérapie etc.

Elle a motivé les travaux de nombreux chercheurs en psychologie thérapeutique, parmi lesquels les fondateurs, Charcot, Freud, Janet.

La question de savoir de quelle nature exacte est cette chose qu’on désigne par la partie “psycho” (esprit, âme) des mots psychologie ou psychotraumatisme n’est pas tranchée : s’agit-il d’une substance purement immatérielle, ou d’une fonction organique, directement liée au cerveau donc neurologique, ou au système nerveux central, ou à l’ensemble du corps, ou même à l’ensemble de monde matériel puisqu’il n’existe pas de corps abstrait du monde ?

De sorte qu’il est difficile de définir précisément l’extension du terme psycho-traumatologie.

On peut néanmoins dire que ce dont s’occupe la psychotraumatologie est l’ensemble des phénomènes qui résultent d’un choc psychique suffisamment important pour modifier durablement et substantiellement le contenu de la conscience et le fonctionnement mental, affectif, émotionnel, comportemental et social (familial, relationnel, professionnel…) de la personne concernée.

Dans un certain nombre de cas, il est prouvé que ces conséquences touchent également le corps et des fonctions corporelles : le cerveau, la vigilance, la mémoire (cf les études du dr Muriel Salmona sur la mémoire traumatique) les émotions, le sommeil, l’hygiène, la sexualité, etc.

Tout psychotraumatisme engendre des symptômes et des troubles psychiques :

  • amnésie traumatique
  • état de stress post-traumatique
  • troubles du sommeil
  • troubles alimentaires
  • troubles de la personnalité
  • troubles de l’humeur
  • troubles liés au stress
  • troubles dissociatifs
  • TOC

Typologie des psychotraumatismes

Les psychotraumatismes, ou traumatismes psychologiques, ont des causes, et des conséquences.

Les causes sont pour la plupart liées à diverses formes de violences : physiques, psychologiques (émotionnelles, relationnelles) et sociales.

Schématiquement, on pourrait dire que l’ensemble des psychotraumatismes ont quelque chose à voir avec la peur de mourir et diverses formes de réactions du corps et du psychisme à cette peur.

Définition du psychotraumatisme

Pour qu’un événement soit considéré comme traumatisant et pour que le sujet qui vit cet événement soit considéré comme traumatisé, un certain nombre de conditions doivent être réunies :

  • l’évènement traumatique représente une menace grave pour l’intégrité physique ou psychique de la personne ou pour ses besoins vitaux (sécurité, contrôle…), et s’accompagne d’une peur de mourir ou de perdre une partie précieuse de soi-même, de ses proches, de son monde
    • être frappé violemment ou menacé avec une arme
    • être menacé dans son intégrité corporelle, de blessures graves ou de divers crimes
    • être témoin de phénomènes violents : attentat, explosion accidentelle, catastrophe naturelle
    • etc
  • l’évènement traumatique excède les capacités de traitement de l’information et de réaction intellectuelle ou émotionnelle
    • être confronté à une personne très perverse
    • être confronté à un degré de violence inhabituel
    • être confronté à un événement ingérable, incompréhensible, immense (un bombardement, un tsunami, un accident grave)
  • l’évènement traumatique provoque des sentiments négatifs intenses : terreur, effroi, panique, détresse, abandon, impuissance totale

Traumatisme simple et traumatisme complexe

Lenore-C.-Terr, psychologue des types de traumatisme

La psychiatre et enseignante aux Etats-Unis Lenore C. Terr a proposé en 1991 dans son célèbre article « Childhood Traumas : An Outline and Overview » une typologie des traumatismes psychiques en deux grandes catégories :

  • Le psychotraumatisme de type I, ou traumatisme simple, concerne des faits ponctuels, limités dans le temps, causés par la rencontre plus ou moins brutale avec un événement qui casse l’ordre ordinaire du monde :
    • Une agression
    • Un accident
    • Un incendie
  • Le psychotraumatisme de type II, ou traumatisme complexe, concerne des faits répétés, une exposition de longue durée à des abus, des violences, ou même aux traumatismes d’autrui :
    • Des abus sexuels, des incestes
    • Des violences familiales, conjugales ou parentales
    • Une guerre
    • Les tortures
    • Ou le fait d’être quotidiennement exposé, en tant que professionnel, à des personnes traumatisées

La différence entre les traumatismes de type I et II tient à la répétition des faits traumatisants, abusifs, violents, et à l’adaptation des victimes.

Traumatisme direct et traumatisme indirect

Une autre typologie classe les traumatismes en fonction de leur origine :

  • le psychotraumatisme direct touche directement la victime (agression, accident etc)
  • le psychotraumatisme indirect, ou secondaire, ou vicariant, touche les personnes exposées régulièrement et intensément aux personnes traumatisées :
    • une psychologue qui entend des récits de viols, violences, attentats etc, tous les jours, court le risque d’être traumatisée par empathie, comme les médecins, infirmiers et professionnels de l’aide et de la psychopathologie
    • la famille, les amis, les collègues, les proches d’une personne traumatisée, qui assistent tous les jours ou fréquemment à ses réactions psychologiques, émotionnelles, comportementales, peuvent également subir un choc traumatique et partager le stress des victimes
Les médecins – psychologues, psychothérapeutes, psychiatres et psychanalystes – qui se mettent au service des victimes prennent donc des risques qu’ils doivent savoir gérer.

Les causes des psychotraumatismes

La maltraitance et les humiliations

Dans un cadre familial, scolaire, amical ou professionnel, la maltraitance se définit comme l’ensemble des formes de mauvais traitements physiques ou affectifs, des sévices, des négligences et des humiliations infligées à une ou plusieurs personnes par une ou plusieurs autres personnes. Ce traumatisme tient donc uniquement à des causes relationnelles, sociales.

Portant atteinte au sentiment de sécurité, les mauvais traitements entraînent divers symptômes : des blessures narcissiques, parfois sévères, des conduites masochistes d’auto-agression, des angoisses, des insomnies, des conduites d’évitement, des crises, etc.

La violence verbale

La violence verbale inclut toutes les formes d’agression par la parole ou l’écriture, qu’il s’agisse d’injures, de surnoms dégradants, de dénigrements, d’accusations, de moqueries, de critiques répétées, etc.

L’agressivité verbale subie inflige des blessures narcissiques, des émotions négatives, des phobies, des comportements asociaux, un sentiment de dévalorisation, etc.

Le harcèlement moral et le cyberharcèlement

Le harcèlement moral consiste en une série d’agressions verbales et psychologiques répétées, à travers des paroles, des écrits, des lettres, des messages, des coups de téléphone, des commentaires sur les réseaux sociaux etc, exprimant du mépris, du dédain, ou formulant des menaces ou des souhaits de malheur, de maladie, de viol etc, à l’encontre de la personne victime.

De la part des auteurs de harcèlement moral, l’enjeu consiste à exclure, isoler socialement, et inférioriser les victimes, jugées indignes de faire partie du groupe dont les harceleurs seraient, eux, des membres légitimes.

Ce harcèlement moral peut avoir lieu au sein du couple, entre amis, entre voisins, entre collègues ou dans la chaîne hiérarchique professionnelle, ou encore en milieu scolaire.

Pour être envisagé comme tel, le harcèlement moral doit avoir un caractère répété : une seule dispute, une série de commentaires dégradants sur un seul post de réseau social, ne constitue pas un harcèlement.

Le cyberharcèlement est un harcèlement moral sur Internet, le plus souvent sur les réseaux sociaux, et prend fréquemment un caractère massif : il arrive que des dizaines de milliers de personnes harcèlent quelqu’un pour ses idées, son corps, son métier, ses opinions philosophiques ou politiques.

Le harcèlement moral engendre des troubles de l’image de soi, des conduites d’évitement ou d’isolement, du stress, des angoisses, des idées suicidaires voire des passages à l’acte et des suicides, etc.

La violence physique

Les actes d’agression physique se caractérisent par des coups, des agressions avec des armes par fonction ou par destination, et provoque un stress aigu. 

Suivant l’âge du sujet, une simple gifle (sur un bébé ou un enfant) peut engendrer un traumatisme psychique sérieux. 

La survenue d’agressions sévères avec arme (un inconnu met un couteau sous la gorge d’une personne pour lui voler son sac ; un braqueur fait irruption dans une banque et menace de tuer s’il n’obtient pas satisfaction) laisse le sujet face une angoisse de mort imminente qui a des conséquences durables et qui occasionne un risque d’angoisses, de cauchemars, de pensées obsédantes, de névrose etc.

Si elle est répétée, notamment dans le cas des violences intrafamiliales, la violence physique conduit à un traumatisme psychique de type II, qui force le sujet à s’adapter, contre-attaquer ou se soumettre, entraînant dans tous les cas de fortes modifications de ses émotions, de ses pensées et de son comportement.

La violence conjugale

La violence conjugale physique ou verbale a des caractéristiques particulières qui en aggravent les effets : la personne qui nous fait du mal est quelqu’un qu’on connait et qui est censé nous protéger et nous aimer, et qui pourtant fait le contraire.

Il s’agit la plupart du temps d’un homme qui maltraite une femme (environ 95% des cas), plus rarement de la situation inverse.

Ces violences durables et répétées peuvent être verbales, physiques, psychologiques, sexuelles, ou sociales. Il peut s’agir d’injures et de menaces, de coups, de privations, de contraintes, d’agressions sexuelles, d’isolement forcé (l’agresseur refuse que la victime voie ses amis ou sa famille, puisse travailler etc).

Les agressions sexuelles et les incestes

Les agressions sexuelles désignent tout acte à finalité ou à connotation sexuelle accompli par une personne sur une autre sans ou contre le consentement de cette dernière.

Les violences sexuelles varient en degré, du harcèlement sexuel (propositions graveleuses, remarques obscènes, injures à caractère sexuel) au viol en passant par l’attouchement sexuel.

L’entrée par effraction dans l’intimité blesse les sentiments d’intimité, de sécurité et de confiance en soi et en autrui de la victime et conduit à une série de symptômes traumatiques : stress, angoisse, repli sur soi, autodestruction, masochisme, conduites dangereuses, désensibilisation, toxicomanies… Elle peut aussi mener à des suites dramatiques,  comme le syndrome de répétition traumatique par la prostitution. Après de longues amnésies traumatiques, elle mène à de pénibles flash-back.

Commises sur les enfants par des adultes étrangers à la famille, il s’agit alors de pédocriminalité.

Commises sur les enfants par des adultes appartenant à la famille, il s’agit alors de diverses formes d’inceste, dont les plus fréquentes sont probablement les incestes père / fille, grand-père / petite-fille, frère sœur, etc.

Ces agressions sexuelles familiales ont un caractère particulièrement destructeur car elles enfreignent un interdit fondamental de la société. La prise en charge de ces patients par les soignants professionnels s’avère souvent longue et délicate.

La maltraitance des enfants (maltraitance parentale)

Les mauvais traitements des enfants par les parents incluent diverses formes de violences verbales, psychologiques, physiques, et sexuelles.

Elle peut également prendre des formes particulières en raison de son caractère familial et parental : négligences (enfants sans soins, sans vêtements propres, sans hygiène, sans nourriture), punitions (rester au coin, être privé de manger…), corvées humiliantes, interdictions (de jouer, de sortir, de voir des amis), etc.

Répétée et constante pendant des années, voire toute la jeunesse ou toute la vie d’une personne, cette maltraitance génère d’importants symptômes et troubles traumatiques, une perte de repères et un stress à la fois aigu et durable, une hypervigilance, une inaptitude à la responsabilité, d’autant plus graves qu’ils sont liés à ce fondement social et personnel qu’est la famille. Une famille devenue le bourreau d’un enfant le détruit pour longtemps.

La recherche a montré que traumatisme psychique va souvent se reproduire de génération en génération (les enfants maltraités deviennent plus facilement des parents maltraitants, probablement parce que l’identification au rôle de parent leur rappelle de mauvais souvenirs et parce qu’ils n’ont pas de modèle de comportement sain quant au rôle parental), jusqu’à ce qu’une victime réussisse à casser le cercle vicieux. La répétition s’explique en partie par l’amnésie traumatique prise en compte et bien décrite par le docteur Muriel Salmona.

La précarité

La misère, la précarité, la pauvreté, génèrent un traumatisme d’autant plus important qu’il est prolongé. Ce traumatisme est lié à une angoisse morbide : le fait d’être conscient de son incapacité à assurer ses besoins vitaux (manger, dormir, être en sécurité, se chauffer, se laver…) incite à penser qu’on va finir par en mourir.

Les femmes sans-abri vivent souvent dans une peur permanente du viol, et de fait sont régulièrement victimes de violences sexuelles.

Les personnes sans domicile fixe (SDF), les migrants en attente de réponse à leur demande d’asile ou en situation illégale, vivent dans une hantise constante du quotidien et du lendemain.

De même, les personnes ayant un logement, mais en situation de précarité, renoncent à se nourrir ou à se chauffer, vivent dans des conditions insalubres etc., ce qui engendre des sentiments de honte de soi, de peur du lendemain, etc.

La mort d’un proche

La mort d’une personne qu’on ressentait comme proche représente un trauma puisqu’elle nous confronte à notre propre mortalité et déstabilise nos équilibres affectifs et relationnels.

La notion de proche doit être relativisée, puisqu’au cas où par exemple on a rompu avec une personne de notre famille ou de notre entourage, il se peut que son décès n’entraîne pas de sentiments de tristesse ou de deuils, sans qu’on puisse légitimement reprocher cette absence de tristesse à la personne qui ne la ressent pas.

Par contre, le décès d’une personne qu’on aime et qui nous aime – d’autant plus si ce décès prend un caractère de soudaineté – peut réellement entraîner des troubles psychiques sérieux : sentiments négatifs, sentiment d’abandon, grande douleur morale, perte du goût de vivre, perte d’appétit ou de sommeil, isolement, etc.

La guerre et le terrorisme

Les guerres, subies par des populations civiles ou par des soldats, engendrent des traumatismes sévères (des épisodes de stress aigu répétés qui se transforment en un état de stress post traumatique durable) en rendant quotidienne et permanente la peur de mourir ou de subir des blessures de manière imminente.

Les bombardements, les blocus, les sièges, les combats, les coups de feu, les explosions, les prédations causées par les troupes, les viols des populations par les armées, les pillages au profit des combattants, tous ces évènements réunis façonnent un contexte pathogène qui engendre des sentiments d’insécurité extrême, de peur, de détresse, d’angoisse, de stress, de vanité de la vie, d’absence de perspectives et d’avenir, et des réactions d’insomnie, des cauchemars, etc.

Le terrorisme, les attentats, une prise d’otage, un enlèvement à caractère politique, représentent l’irruption de la guerre dans la vie civile, avec cette particularité que ces violences visent quasiment uniquement des civils a priori innocents et les touchent dans des lieux publics ou religieux : des bars, des boîtes de nuit, des mosquées, des églises, des synagogues et autres temples. Le terrorisme frappe ses victimes en raison d’une appartenance et d’une complicité supposées à des pouvoirs et à des groupes que les agresseurs jugent hostiles : les victimes sont donc touchées pour leur nationalité, leur religion, ou leur profession (attentats contre des juges, des journalistes, des politiciens…)

Les prisons, les camps de prisonniers et les camps de concentration

La situation de séquestration faite aux prisonniers, et leurs conditions de vie la plupart du temps précaires (même souvent qualifiées d’inhumaines et dégradantes en France par les institutions européennes et les observateurs non-institutionnels) constitue un traumatisme de type II, car constant, durable, répété.

Cette privation de nombreuses libertés, y compris fondamentales (circuler, se cultiver, parler, voir des amis, avoir une vie de famille, avoir une vie amoureuse et sexuelle, choisir sa nourriture, disposer d’un espace d’intimité), engendre des symptômes comme un sentiment d’abandon, diverses formes de névrose, des blessures morales, des conduites d’agression ou d’auto-agression, des idées suicidaires et des suicides, des toxicomanies avec des drogues légales (médicaments psychiatriques) ou illégales.

Les camps de prisonniers de guerre et les camps de concentration ou d’extermination augmentent d’un degré encore la sévérité des traumas carcéraux, à cause de l’hostilité établie des gestionnaires de ces camps.

Dans divers pays, des prisonniers politiques sont détenus, parfois également torturés, sans même que la situation ne revête un caractère officiel : les proches du détenu ne savent pas qu’il est détenu ni s’il est vivant ou mort, et le détenu ne sait rien du monde extérieur.

Plusieurs prisonniers de camps de concentration ou d’extermination (Primo Levi, Jorge Semprun) ou des prisonniers politiques (Nelson Mandela, José Mujica) ont livré des témoignages bouleversants de leur expérience carcérale.

Très souvent, ces traumas engendrent un état de stress post traumatique pendant des décennies, avec de pénibles épisodes de flash back.

Les accidents et autres situations de danger

Un certain nombre de situations extraordinaires causent des psychotraumatismes : des accidents (accidents de voiture et autres transports, accidents domestiques, accidents du travail, accidents sportifs, etc). Ils confrontent soudain le sujet à la peur de mourir de manière imminente, ou à des morts et des blessés.

Les catastrophes naturelles

Un certain nombre de catastrophes naturelles causent des traumatismes accompagnés d’un état de stress aigu : des incendies, des inondations, des tornades et ouragans, des séismes, des tsunamis, des éruptions volcaniques…

Dans ces situations, les personnes victimes se voient non seulement confrontées à leur mortalité et à celle d’autrui, mais également à la destruction de ce qui leur est familier et cher par la puissance incommensurable du phénomène naturel : leur maison, leur village, leur ville, leur pays même…

Soigner le psycho-traumatisme

Des événements traumatiques de haute intensité bouleversent les défenses psychiques de l’individu, dépassent ses ressources, le laissent en souffrance et ont un retentissement profond sur sa santé future. En effet, quand le traumatisme cesse, ses effets continuent et souvent c’est tout un syndrome de séquelles et de symptômes – de l’évitement à l’amnésie, de la reproductions à toutes sortes de troubles psychiques, émotionnels, cognitifs – qui s’installe au cœur du sujet. 

La mise en place d’une prise en charge et d’une aide psy par des soignants compétents ayant bénéficié d’une formation adéquate en psychiatrie, psychologie ou psychanalyse devient nécessaire pour compenser l’atteinte grave faite aux mécanismes d’auto-protection du sujet.

Ensemble, consultation après consultation, la victime traumatisée et son thérapeute ou son équipe soignante rétablissent le contact avec les ressources de vitalité et de résilience de l’individu dans un cadre bienveillant et sécurisé.

Conclusion

Les psychotraumatismes ont des effets sérieux sur les individus et sur la société en général puisqu’ils sont probablement le premier problème de santé publique dans des pays comme la France. 

Sachant par exemple qu’une femme sur six et un homme sur quinze ont subi un abus sexuel dans l’enfance, la jeunesse ou l’âge adulte, et que ces abus ont des conséquences traumatiques sur une longue durée (ex : état de stress post traumatique) voire définitifs (troubles psychotiques), on comprend mieux pourquoi la France a une consommation élevée d’anti-dépresseurs, de somnifères et autres médicaments psychotropes, et de drogues (premier consommateur européen de cannabis).

De la même manière, les violences conjugales et parentales restent répandues et provoquent des séquelles à long terme, et des complications médicales.

Si la solution individuelle reste la prise en charge des victimes dans une forme ou une autre de thérapie, il apparait flagrant que la thérapie la plus efficace sera sociale, politique, culturelle, légale et pénale : si les agressions interpersonnelles diminuent voire disparaissent, la majorité des troubles psychotraumatiques non-accidentels disparaitra avec eux.

C’est donc toute la population – chaque individu, chaque médecin, mais aussi les médias, les institutions – qui doit réaliser une prise de conscience du caractère évitable et systémique de nombreuses psychopathologies, et développer une véritable volonté de guérir pour sortir du cercle vicieux de la répétition à l’infini des traumatismes psychoaffectifs.

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